Blog photographique
Đường Lâm est situé à 45 km d’Hanoï. Tous les villages sont jaloux de Đường Lâm ; tout le monde voudrait bien habiter un village comme Đường Lâm. Il y a beaucoup de touristes à Đường Lâm, ça change la vie pour ceux qui travaillent dans les rizières.
Alors que s’est-il passé ? On sent que l’état vietnamien est intervenu ici. Il y avait matière : une très belle maison communale, une très belle pagode, une autre plus ancienne qu’on a rénové, hélas (le seul intérêt actuel est dans l’abondance des dorures hideuses), une tradition de mandarinat donc de nombreuses maisons anciennes à 3, 5 ou 7 travées (les plus vieilles ont parait-il 400 ans). Donc on a mis le paquet.
Đường Lâm c’est un bourg : 8 000 habitants, quand même. La surface de la commune est importante : 800 hectares. La publicité le mentionne constamment comme un village : on vous répète à l’envie que c’est un des plus beaux villages du Vietnam, ce ne sera jamais un bourg, impossible : on dit un beau village mais un joli bourg, ça n’est pas pareil.
Tout commence évidemment par des portes décorées pour entrer dans la ville.
Il y aurait 800 maisons anciennes. Elles ont été construites en latérite. C'est une roche rouge à gros grains de la région; il n'y a que les dépliants touristiques de Đường Lâm qui la trouvent belle.
Un des nombreux puits du village...
Beaucoup de maisons traditionnelles, très bien restaurées et très bien entretenues.
Toujours les belles charpentes. La décoration permet de savoir si la famille est mandarin de pinceau (administration avec concours du style ENA produisant des gens totalement inefficaces) ou mandarin de poing (façon élégante de désigner l'armée).
Bon, il y a toujours dans le coin le petit malin qui a des relations et qui a fait refaire sa maison à peu de frais avec l'argent public avant de la transformer en restaurant. Il draine par son réseau d'agences touristiques la majorité des touristes. Évitez, demandez, il y a toujours un particulier qui vous dépannera: vous mangerez au calme, dans une maison particulière, on vous racontera l'histoire de la famille et vous aurez plus de contacts que dans le restau où passent tous les groupes.
Dans le village on retrouve les blessés de guerre que l'état a relogé.
La maison communale du XVIIe siècle est magnifique.
La cour est toujours utilisée pour le séchage du riz et puis comme les touristes adorent pourquoi s'en priver.
Sur la toiture on distingue de nombreux dragons. Les sculpteurs se sont bien amusés.
Le propriétaire des lieux. C'est la douzième génération parait-il. La maison communale est à la fois un lieu de rencontres (social), de cérémonies (religion) et de décisions (politique).
Les dragons sont également omniprésents à l'intérieur et ornent la charpente.
Face à la pagode, de vieux messieurs en costume traditionnel discutent de la programmation des futures fêtes du village.
La Pagode Mia date également du XVIIe siècle.
La pagode est surtout célèbre pour ses 287 sculptures en bois de jacquier, bronze ou argile. Ici une partie des seize arhats du Bouddhisme. Les statues sont magnifiques (voir l’article dédié)
Peu d'éclairages, la pagode a conservé son ambiance originelle.