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La localité de Sikandra fut fondée par Sikandar Lodi (1488 – 1516), 2ème sultan de la dynastie afghane des Lodi qui régna sur le Nord de l’Inde de 1451 à 1526. La ville est située à une dizaine de km d’Agra que Sikandar Lodi avait choisie pour capitale. Elle est surtout célèbre pour le Mausolée que le Grand Moghol Akbar s’y fit construire. La légende veut qu’il en fut le maître d’œuvre, on ne prête qu'aux riches. Il n’en vit pas l’achèvement puisqu’il décéda un an après le début des travaux en 1608. Le mausolée fut terminé en 1613 par son fils et successeur l’empereur Jahangir.
4 portes dont la principale est située au Sud.
Les 3 autres sont un peu factices.
Au centre d’un jardin (en fait à l’origine un parc animalier arboré à l’image du paradis), l’édifice est un monument de grès rouge de 22 m de hauteur (un des derniers monuments moghols de ce type) et combine déjà des plaquages de pietra dura – en Inde on dit parchin karique - que l’on retrouvera sur l’Itimad-ud Daulah et le Taj Mahal d’Agra.
Le dernier étage est en marbre et ressemble à un palais.
La base est de grès rouge et comporte sur chaque côté une galerie de cloître.
Le côté Sud donne dans une chambre décorée de mosaïques.
Un corridor s’enfonce dans l’édifice.
Il débouche dans l’imposante chambre funéraire dont les murs étaient autrefois peints à fresque. Ambiance impressionnante avec un gardien. En fait il ne garde rien : le sarcophage au centre de la pièce est vide. Les historiens modernes font d’Akbar un despote éclairé. On peut voir son règne comme une période de conquêtes (parfois très sanglantes, parfois diplomatiques par des mariages avec les dynasties rajpoutes régnantes – 23 épouses et de nombreuses concubines) et d’organisation de l’empire moghol (centralisme administratif, création d’un cadastre, d’un système uniforme de poids et de mesures et surtout d’un impôt sur les terres agricoles – 1/3 de la valeur de la récolte quand même….). Il fut certes très moderne et cynique dans son approche de la religion, n’hésitant pas à en créer une nouvelle , le Dûr-i-Ilâhî – syncrétisme religieux de l’Islam, du Christianisme et du Jainisme ; ce fut un flop, il faut l’avouer et il ne fut pas le premier à tenter cette expérience (Ashoka avec une forme de Bouddhisme, les Pallava –Chalukya en se divinisant et s’identifiant aux divinités du panthéon hindouiste, etc…). Il faut l’avouer les Grands Moghols ne laissèrent pas un souvenir impérissable au sein de la population autochtone indienne. En 1688 éclata une révolte de la caste des Jats (pour simplifier de la caste des agriculteurs, ceux qui payaient 33% d’impôts) ; le tombeau d’Akbar fut profané et le corps du Grand Moghol éparpillé.