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Hampi = Vijayanagara. Hampi : 3 000 habitants en 2016. Vijayanagara : 500 000 habitants en 1500. Le royaume de Vijayanagara est né en 1336 de la fusion de petits états hindouistes du Sud de l'Inde face aux razzias des principautés musulmanes du Nord. C'est une coalition de ces principautés musulmanes qui provoquera la chute de l'empire de Vijayanagara en 1565 à la bataille de Talikota. Les chroniques racontent que la ville fut pillée durant 6 mois.
Le site archéologique d'Hampi, d'une superficie de 43 km² fut inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1986. Le site a été peu fouillé. Évidemment toutes les structures d'habitation, généralement en bois, ont été détruites. Ne subsistent que les bâtiments officiels, les temples, les habitations royales.
On sait assez peu de choses sur la ville. Les Indiens n'ont pas la même perception du temps donc de l'Histoire que les Occidentaux; pour eux il est cyclique alors que nous, nous l'avons vu longtemps d'une manière linéaire et évolutive. Pourquoi chroniquer des évènements ou décrire des lieux qui disparaitront mais reviendront un jour ? Les rares témoignages que nous possédons sur la ville sont dus à des étrangers (des Portugais et des Chinois principalement) et ils nous font part de l'admiration des auteurs. Petit inventaire succinct: l'eau courante, une technologie hydraulique très élaborée, des égouts, 7 enceintes, de nombreux commerces avec des échanges internationaux, des bazars, une zone royale, une zone sacrée, des quartiers résidentiels, une multitude de temples (peints évidemment), une société tolérante et ouverte (l'armée comptait aussi des mercenaires musulmans et chrétiens) mais des rois cinglés, le monde parfait n'existe pas.
Il faut imaginer un site verdoyant avec de l'eau. L'Inde a longtemps été couverte de forêts. C'est parfois difficile à concevoir.
La couleur bleue indique que le Dieu a la peau foncée (dans les civilisations mésopotamiennes, iraniennes ou indiennes bleu=noir)
La ville était traversée par une rivière. Toutes les dynasties ayant régné sur le Sud de l'Inde sont associées à une vallée et une rivière. L'eau est ici primordiale et sa pénurie annoncée sera un des grands problèmes de l'Inde (bien avant nous).
On trouve des coracles aussi au Vietnam. Ces petites embarcations rondes très anciennes sont les bateaux des pauvres. Domingos Paes, le voyageur portugais qui visita Hampi au XVIème siècle, les décrit déjà. Ils sont toujours là.
Le temple de Vittala: attention là on est dans le lourd, le touristique, de l'UNESCO triomphant. C'est le plus beau du site, le plus grand, c'était le temple royal. Maintenant il faut faire la queue pour entrer.
On trouve encore dans les grands temples des chars de procession encore utilisés de nos jours. Ici un procédé courant dans l'architecture indienne : la pétrification.
Le Bain de la Reine, sans eau ni Reine désormais mais reste un beau vestige d'art indo-musulman. Ici on mesure la fusion de différents éléments qui est la caractéristique de cette période.
Le Lotus Mahal a été épargné; il servait de pavillon de repos attenant au Bain de la Reine.
Le Mahanaravami Dibba est une plate-forme sur laquelle se tenaient le roi et sa famille durant des cérémonies incluant des défilés. La majeure partie des pierres composant la plate-forme sont sculptées.
Une grosse plate-forme...
La nymphe attachée à l'arbre, ici au sens propre, est un très vieux mythe indo-européen. On en retrouve la trace dans la mythologie grecque.
Le Temple de Ramanachandra est dédié au dieu Rama. Sur les murs sont sculptées des épisodes de l'épopée du Ramayana.
Les étables des éléphants; ils étaient gâtés les bougres. La tradition parle de 1 000 éléphants de guerre. L'artillerie de la coalition musulmane en fera de la chair à pâté en 1565 à la bataille de Talikota.